La narratrice de ce récit vit un long fleuve tranquille, entourée d'un mari grognon qu'elle « aime bien », dit-elle, mais sans plus, d'une amie chère qui est sa confidente, et d'une vieille tante qui lui renvoie l'image d'une dégradation prochaine. Et puis c'est la coupure, le cours s'interrompt à la faveur d'une hémorragie qui expédie Alice aux urgences, où une admirable infirmière espagnole va lui prodiguer des soins attentifs, au fil desquels toute une vie trop rangée, monotone et absurde, affleure à la conscience. Au terme d'un récit haletant, où rien n'est épargné des souffrances de l'âme et du corps, la narratrice fera le bon choix : celui de la liberté. Elle ne sortira de l'hôpital que pour se séparer de cette existence « autre césure » et entamer enfin, purgée de son vilain sang, un nouveau départ. Cette hémorragie providentielle, n'est-elle pas, finalement, une autre façon de renaître à la vie ?