« Il est seul avec la fatigue. Il s'allonge sans quitter ces vêtements légèrement misérables, poussiéreux. Il aime l'odeur de la chambre, les draps à l'ancienne, lavés à l'ancienne, repassés par le grand vent, le miel des meubles et boiseries, celui vieilli des fleurs. Il est bien dans sa fatigue, dans la paix des choses. Il n'a besoin de rien, pas même du sommeil. Il est là, simplement là. Sans mémoire, sans mots. Ce qu'il ne cherche pas le trouve. Les paupières se ferment sur l'image d'une main qui devient une mouette. Il dort. Quand il se réveille, Madame est près de lui, assise sur l'unique chaise de la chambre. Elle ne dit rien, elle sourit. Elle lui offre le temps de ce sourire muet, le temps de revenir lentement vers les mots. » (extrait)