« Les "récits" qui composent Les Lépreux souriants ont été écrits de 1954 à 1961, pour la plupart à Niamey, capitale du Niger. Cinquante ans séparent donc leur rédaction de leur première publication aux Éditions Apogée. Non seulement ils n'ont rien perdu de la force évocatrice que Louis-François Delisse leur a imprimée, mais, parce qu'ils sont dès l'origine des récits élagués à l'extrême, une sorte de journal des seuls moments les plus intenses, les plus saillants de la vie du poète qui fut cruelle et émerveillée, ils brillent d'une lumière noire, ils sont porteurs aujourd'hui d'une effraction presque insoutenable, comme si le temps avait encore aiguisé le caractère scandaleux et visionnaire de cette poésie où l'érotisme brûlant le dispute à un angélisme vénéneux, donnant à voir un monde hérissé de signes tout à la fois divins et terriblement sensuels, opposés à la face de la mort. » (Laurent Albarracin)