Le narrateur de Toute la meute n’est qu’un homme ordinaire. Il occupe son temps entre l’usine, deux jours par semaine, et les femmes à travers lesquelles il tente désespérément de trouver un sens à sa vie. Mais en existe-il seulement un ? Séducteur patenté, Casanova de foire, Don Juan de pacotille, il se présente pathétique et dérisoire en fanfaron de première classe. Embarqué dans une course frénétique sans but ni fin, sur le carrousel des désirs inassouvis, il vit en équilibre sur le pont d’une embarcation imaginaire sans jamais craindre la forte houle, les tumultes et les naufrages. On le découvre seul sur ce filin d’acier tendu au-dessus du précipice où il poursuit, en apesanteur entre deux histoires d’amour, la grande aventure, celle qui n’a d’amour que le nom. Ce faisant, il applique à la perfection l’adage suivant : si l’on est seul dans la mort alors nous le sommes aussi dans nos tristes et médiocres jouissances.