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Césure (La)
Matilda Tubau-Bensoussan
Collection : Piqué d'étoiles
« Le sang maintenant avait transpercé ses vêtements et, libre enfin, descendait lourdement, tel un fleuve tropical, le long de ses jambes. C’est la première fois que je possède ma vie, que j’en fais ce que je veux. Le suicide ce n’est pas cela, le corps n’en veut pas, on l’assassine. Tandis qu’en ce moment mon corps est paisible comme une rivière. Je dis un mot et la rivière redevient ce sage canal suivant toujours la même route, je dis un mot et je continue. Comme c’est fatigant et vain ! Je reste silencieuse et je plonge peu à peu. Peu à peu, tout devient silencieux. Je hais le bruit… Elle contempla la rigole rouge qui maintenant léchait ses chevilles. » (extrait)
La narratrice de ce récit vit un long fleuve tranquille, entourée d'un mari grognon qu'elle « aime bien », dit-elle, mais sans plus, d'une amie chère qui est sa confidente, et d'une vieille tante qui lui renvoie l'image d'une dégradation prochaine. Et puis c'est la coupure, le cours s'interrompt à la faveur d'une hémorragie qui expédie Alice aux urgences, où une admirable infirmière espagnole va lui prodiguer des soins attentifs, au fil desquels toute une vie trop rangée, monotone et absurde, affleure à la conscience. Au terme d'un récit haletant, où rien n'est épargné des souffrances de l'âme et du corps, la narratrice fera le bon choix : celui de la liberté. Elle ne sortira de l'hôpital que pour se séparer de cette existence « autre césure » et entamer enfin, purgée de son vilain sang, un nouveau départ. Cette hémorragie providentielle, n'est-elle pas, finalement, une autre façon de renaître à la vie ?
Bio auteur
Matilda Tubau-Bensoussan a franchi les Pyrénées en 1939, dans l'exode des vaincus de la guerre d'Espagne. Après de brillantes études en France, elle enseigne au lycée puis à l'université de Rennes-2, où elle devient professeur d'espagnol. L'amour de la Catalogne et la fidélité à ses racines l'amèneront à créer à Rennes l'enseignement de la langue catalane, et à publier chez Maurice Nadeau en 1973, un ouvrage remarqué : Écrivains de Catalogne (Éditions Denoël) ; elle a également traduit de nombreux écrivains catalans en français. Elle a reçu en Catalogne — la plus haute distinction — la Croix de Saint-Georges.
Revue de presse
« D'une plume alerte, précise, caustique et parfois drôle, Matilda Tubau-Bensoussan dresse le portrait d'une femme attachante, décidée à prendre sa vie en main […] »
Solenne Le Duff, Le Télégramme
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« Le sang maintenant avait transpercé ses vêtements et, libre enfin, descendait lourdement, tel un fleuve tropical, le long de ses jambes. C’est la première fois que je possède ma vie, que j’en fais ce que je veux. Le suicide ce n’est pas cela, le corps n’en veut pas, on l’assassine. Tandis qu’en ce moment mon corps est paisible comme une rivière. Je dis un mot et la rivière redevient ce sage canal suivant toujours la même route, je dis un mot et je continue. Comme c’est fatigant et vain ! Je reste silencieuse et je plonge peu à peu. Peu à peu, tout devient silencieux. Je hais le bruit… Elle contempla la rigole rouge qui maintenant léchait ses chevilles. » (extrait)