Les clichés médiatiques ont parfois du vrai. Oui, Saint-Malo, même si son activité maritime ne s'y réduit pas, a bien été avec Dunkerque l'une des plus grandes « cités corsaires » du royaume au temps des guerres de Louis XIV. Le propos de ce livre est d'analyser correctement ce qu'a été la course malouine à son apogée, dans l'ambiguïté de ses finalités mercantiles et de ses formes guerrières, et dans la diversité de ses visages et de ses niveaux, de la course d'embuscade dans la Manche à la grande courde océanique telle que l'a alors conduite Duguay-Trouin. Avec, en filigrane, une interrogation centrale sur le bilan — économique, financier, social — de ce qui était d'abord une forme de spéculation marchande : la course — la loterie corsaire — a-t-elle payé, et pour qui ?